Fonds d'archives Didier Dacunha-Castelle

Mathématicien et ancien membre du Parti communiste français (PCF), Didier Dacunha-Castelle (1937) rencontre au début des années 1960 le physicien communiste Jean-Pierre Vigier, membre du Comité central du PCF mais critique de la ligne de son parti. Vigier confie à Didier Dacunha-Castelle une première mission à Cuba en 1965 pour le remplacer comme observateur dans le cadre d’une réunion préparatoire de la Conférence Tricontinentale. Il se rend une deuxième fois à Cuba en décembre 1967 invité à l’occasion du Congrès culturel de La Havane et rencontre Fidel Castro. Opposé aux thèses dominantes des scientifiques présents au Congrès (prônant de sauter les étapes en investissant surtout dans la physique de pointe), il propose à Fidel une vision du développement scientifique et technique fondée sur la formation de scientifiques cubains, le développement des universités et la priorité donnée aux sciences du vivant. Lors de ses nombreux échanges avec les Cubains, Didier Dacunha-Castelle et d’autres intellectuels présents au Congrès culturel (René Heller, Yves Lacoste, Mario Luzzati, Pierre Lehman, etc.) conçoivent un projet d’échanges et de coopération scientifique avec Cuba, inspiré d’expériences précédentes (notamment au Vietnam). En février 1968, ils fondent le Comité de liaison scientifique et universitaire franco-cubain. L’affaire « Heberto Padilla » en 1971 et la dépendance de plus en plus grande de Cuba vis-à-vis de l’URSS fragilisent l’engagement procubain de certains membres de l’association. Le Comité de liaison disparaît en 1979 mais les coopérations institutionnelles qu’il a contribué à créer se maintiennent jusqu’à aujourd’hui.